Paru en avril 2018 dans Le Petit Journal de la Culture de Billom Communauté
Paru le 12 décembre 2017 dans le journal le Dauphiné
Paru le 9 novembre 2017 dans le journal La Montagne
Texte d’ Agnès après avoir vu Silence, ainsi que plusieurs performances danse et guitare de Steve & Tristan
C’est n’ importe où, sable nu. C’ est n’ importe quand, c’ est tout le temps et c’ est jamais. Un debout immobile, qui fait quoi ? Seul au milieu de rien. Où les brindilles pour la vie et pour la soif ? Sous les doigts de Tristan, la guitare cherche. Amorces lentes, étincelles, crépitement, engagement, rythme. Le sort est jeté. Attrapé, Steve se met en mouvement sous le feu des éclairs, sur la ligne de haute tension. Danger, temps menaçant. S’ échapper mais l’ orage gronde. Fuite, tomber, s’ abîmer. Reprendre le tourbillon, assommé, mais pas dupe. Se relever pour se faire de nouveau foudroyer. Alors ramper aplati pour sauver sa peau, visage fixe, yeux ouverts dans le vent de sable et de feu. Tu peux bien tenter de ruser, pas d’ issue. La tension tenue par la guitare, le grondement de l’ orage, les éclairs, le feu des sons, c’ est le temps de la vie, tension sur la nuit. Danser dessus, tourner dessous, traversé par le jeu avec le feu. Risques, ruse, bascule, se faire soulever par le vent du désert, puis lâché, rebondir et exploser en poussières d’ étoile. Incandescente corde du temps, qui emmène tout, même la tempête et le vent. Brûlant, feu fugace, comme la vie.
Textes d’ Agnès Belly-Cognée (tiré de son recueil : La Peau du Hasard) inspiré du spectacle de Tristan : La traversée du vide
là haut s’ imprime un soleil bleu s’ accroche le point d’ orgue de l’ ultime soupir
ce soir un lotus noir s’ est implanté dans la plaine de mes yeux
l’ estuaire de ses racines a plongé dans la nuit de mon épine dorsale le sommeil a découvert ses rives j’ ai vu les constellations un rêve a transpercé mes paupières
mon dernier soupir en apnée sous les mers gelées des pôles
Textes d’ Agnès Belly Cognée (tiré de son recueil : La Peau du Hasard) inspiré du concert/spectacle Des rives de Tristan & Steve
Chair en faucille scarifiant le temps tu invoques la lune en déchirant le ciel
Morsure du réel sur le calque de ton épiderme Dans la salle d’ attente de la vie tu attends la dernière virgule celle où tu devras donner ton souffle aux étoiles
Quelque part un enfant pleure un mort Pendant ce temps il est vivant il ouvre ses yeux de sable promet de rester vivant devant ses dieux L’ enfant deviendra la guitare à l’ ombre des ailes de l’ oiseau dansant